Alors que le monde semble en crise à tous les étages, la finance et les marchés sont sur leur petit nuage… calme avant la tempête, déni de réalité ou refuge pour les sages ?
Cherchons à décrypter les signaux faibles et forts pour votre épargne et votre patrimoine en cette fin d’année.
- Contexte macroéconomique & marchés financiers : des sommets boursiers dans un monde en crise
Les tensions géopolitiques se multiplient — guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine, crise politique interne en France autour du gouvernement Lecornu II —, mais les marchés financiers évoluent paradoxalement à des niveaux historiquement élevés : les grands indices mondiaux (S&P 500, MSCI World, MSCI ACWI) ont de nouveau battu leurs records de valorisation en octobre 2025, portés par :
- la baisse des taux directeurs amorcée par la Réserve fédérale américaine,
- une inflation maîtrisée dans la plupart des économies développées,
- une résilience économique inattendue, en particulier aux États-Unis et en Asie.
En Europe, les marchés ont profité du reflux des craintes de récession. En France, le CAC 40 s’est stabilisé au-delà de 8 000 points, soutenu par la vigueur du luxe, de l’énergie et des valeurs industrielles. Les obligations souveraines françaises ont retrouvé un peu d’air après la non-censure du gouvernement Lecornu II, perçue comme un facteur de stabilité institutionnelle temporaire.
Mais derrière cette façade haussière, les sources de tension demeurent nombreuses :
- déficits publics européens,
- guerre commerciale USA–reste du monde,
- inflation structurelle sur les matières premières,
- fragmentation politique croissante dans les grandes démocraties.
Cette coexistence d’une volatilité géopolitique extrême et d’une complaisance boursière généralisée interroge : les marchés anticipent-ils un scénario de “soft landing” trop optimiste ?
Les marchés actions en surchauffe, le réveil des Small Caps et la montée du non coté
Le constat :
- Les matières premières (or, cuivre, pétrole) rebondissent dans le sillage des tensions géopolitiques et de la reprise industrielle asiatique.
- Les crypto-actifs connaissent une nouvelle phase haussière, dopée par les flux d’épargne et la perspective d’une régulation plus claire aux États-Unis.
- Les actions mondiales affichent un gain moyen de +14 % depuis le début de l’année, avec une forte dispersion sectorielle : technologie, infrastructures et énergies vertes dominent.
En France, la grande surprise de 2025 vient des valeurs moyennes et petites capitalisations (Small & Mid Caps) : après plusieurs années de désintérêt et de décotes, elles enregistrent une revalorisation de plus de +20 % depuis janvier, portées par :
- des rachats d’entreprises cotées par des fonds de Private Equity,
- un effet rattrapage après cinq ans de sous-performance,
- et la raréfaction des introductions en Bourse, tombées à leur plus bas niveau depuis 2009.
Ce déficit d’introductions nourrit une nouvelle dynamique : le Private Equity devient une alternative incontournable pour financer l’économie réelle et capter le potentiel de croissance des entreprises avant leur mise sur le marché. Dans un environnement où les marchés cotés semblent “chèrement valorisés”, les actifs non cotés offrent une prime de rendement et une décorrélation bienvenue.
Les investisseurs institutionnels comme privés renforcent ainsi leurs allocations vers le non coté, à travers des fonds de capital-développement ou d’infrastructure, des millésimes défensifs à capital progressif et des solutions d’accès élargies via assurance-vie ou PER.
Ce que l’on retient chez Bleu Patrimoine, c’est que les marchés restent très optimistes et s’attendent à ce que, s’il devait arriver un crack sur les marchés, une intervention massive des banques centrales permettrait de garantir les liquidités et les rachats de positions. Machiavel n’a pas de meilleurs disciples que dans la finance !
- Actualité fiscale & politique française
Contexte politique et gouvernemental
La non-censure de Lecornu II permet de lancer le débat sur le projet de loi de finances 2026, mais le gouvernement marche sur un fil : un vote de censure suivant pourrait surgir en cas de désaccords persistants. Le Parti socialiste a accepté de ne pas voter la motion de censure en échange de la promesse de suspendre la réforme des retraites. Le chef du PS, Olivier Faure, a averti Lecornu que le respect de ses engagements sera scruté, sinon de nouvelles censures pourraient suivre.
Projet de loi de finances 2026 : rappel des principales mesures
(On reprend et actualise selon les derniers débats)
- Prorogation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (seuils 250 k€/500 k€).
- Instauration d’une taxe sur le patrimoine financier des holdings à 2 % sous conditions strictes.
- Rationalisation de niches fiscales — suppression ou limitation d’une vingtaine de dispositifs.
- Réforme de l’abattement sur pensions : passage à un abattement forfaitaire de 2 000 € par membre du foyer, etc.
- Trajectoire de suppression progressive de la CVAE entre 2026 et 2028.
- Révision des seuils de franchise en base de TVA : 37 500 € (services), 25 000 € (travaux immobiliers) dès 2026.
Ces mesures seront soumises au débat parlementaire, avec des risques d’amendements selon les jeux d’alliance.
- Actualité produits, pistes d’opportunité
PER (Plan d’Épargne Retraite) – approche de fin d’année
C’est la dernière ligne droite pour les versements déductibles en 2025 : plafond 10 % des revenus professionnels 2024, dans les limites réglementaires (≈ 37 094 € pour le plafond global). Pour les salariés et pour tout à chacun, reportez-vous en page 4 de votre dernier avis d’imposition pour constater vos plafonds.
Nous avons à votre disposition un Guide PER Bleu Patrimoine 2025 réactualisé (méthodes, simulations, stratégies optimisées).
Produits structurés à capital garanti : opportunité sélective
Avec les taux obligataires encore élevés, certaines structures à capital garanti (portage + option) peuvent délivrer des rendements intéressants, tout en encadrant le risque.
Vigilance accrue sur l’émetteur (solidité, notation), les clauses de rappel, les scénarios de stress, et la diversification entre maturités.
Private equity & actifs privés
Le private equity conserve son attrait comme composante de diversification à long terme, notamment pour capter des sources de revenus non corrélées.
Toutefois, dans un contexte de volatilité accrue, la sélectivité, le calibrage de la poche, et la transparence des frais/appels de fonds sont essentiels.
Synthèse & conseil d’allocation T4 2025 par Bleu Patrimoine :
- France / politique : la non-censure donne une fenêtre d’action, mais le gouvernement reste sous tension permanente — toute mesure fiscale ou budgétaire sera surveillée : Holding or not Holding for 2026 ?
- Marchés actions : opportunité accrue sur les marchés US et Asie ; Europe à privilégier en stock-picking (secteurs résilients) et Small Caps.
- Crédit / dette : maintien d’une préférence pour le crédit IG à maturité courte/moyenne ; prudence sur les obligations souveraines françaises / périphériques. Encore de belles opportunités en structurés !
- Diversification & produits alternatifs : renforcer les allocations flexibles globales, ajouter du PER optimisé, des produits structurés calibrés et une poche de private equity raisonnée.