L’été est là. Canicule sur le bitume, festival d’Avignon, ballet de Canadairs et dernières boucles bouclées avant les congés annuels.
Mais pendant que les esprits se préparent à décrocher, votre épargne, elle, continue de vivre.
C’est donc le bon moment pour faire un point de mi-parcours, observer l’évolution des marchés, identifier les tendances sous-jacentes et, surtout, tracer quelques pistes d’action pour les mois à venir.
En pièce jointe, une fiche repère des principaux indices pour votre patrimoine !
Marchés financiers : un début d’année chahuté, un deuxième trimestre rassurant
L’environnement géopolitique reste tendu : guerre en Ukraine, tensions persistantes au Moyen-Orient, et bras de fer commercial engagé par les États-Unis. Sur le plan économique, les nouvelles ont été contrastées : croissance atone, inflation tenace, déficits publics abyssaux.
Le premier trimestre 2025 a ainsi été marqué par une forte secousse : les marchés, tout juste sortis de leurs sommets de fin 2024, ont perdu près de 15 % en quelques séances.
Mais la tempête fut de courte durée. Portés par des résultats d’entreprises meilleurs qu’attendu, et une consommation qui résiste, les marchés ont repris confiance. Le deuxième trimestre s’est installé sous le signe d’un optimisme prudent : les investisseurs apprennent à composer avec l’incertitude.
En résumé, quatre faits marquants :
- Un dollar en net repli : -10 % par rapport à un panier de devises.
- Un retour en grâce des actions européennes, bien plus solides que leurs homologues américaines ou asiatiques.
- Un marché obligataire hétérogène, avec de fortes disparités entre zones.
- Des matières premières volatiles, entre poussées spéculatives et stabilisation.
Les chiffres à retenir :
- Marchés actions : +7,9 % pour la zone euro, avec un DAX flamboyant (+18,9 %), un CAC 40 plus mesuré (+3,8 % hors dividendes, +8,3 % avec). Le Dow Jones plafonne à +4,6 %, le Nasdaq à +7 %. L’Asie patine : +0,23 % pour le Nikkei, +3,16 % pour Shanghai.
- Obligations : baisse des taux courts, stabilité des taux longs à des niveaux historiquement élevés. En Europe, la BCE a abaissé ses taux à 2 %, tandis que la Fed maintient une politique restrictive à 4,50 %, dans un bras de fer ouvert avec l’administration Trump. Sur le segment « corporate », les spreads restent faibles, rendant les échéances courtes (3 à 7 ans) particulièrement attractives.
- Matières premières : l’or flambe à 92 000 € le lingot (+14 % depuis janvier), le pétrole recule malgré une tension temporaire (+67 $ le Brent, -9,91 % YTD).
L’investisseur européen pénalisé hors zone euro
Les portefeuilles libellés en euros ont bénéficié de belles performances sur les marchés européens (actions et obligations) : +7 à +10 % en moyenne sur les FCP actions, près de +2 % sur les FCP obligataires.
En revanche, les expositions internationales, notamment américaines, ont souffert.
La baisse du dollar a en effet amputé la performance des fonds libellés en devises : -6,32 % sur les OPC actions US, -1,22 % sur les obligations monde.
Et la tendance pourrait se prolonger, à mesure que les États-Unis affrontent une série d’incertitudes : contentieux douaniers, désengagement du dollar comme valeur refuge, pressions inflationnistes, surévaluation des projections budgétaires de l’administration Trump…
L’érosion continue des actifs sans risque
Sans surprise, les produits d’épargne réglementée et les placements de court terme reflètent la baisse des taux directeurs :
- Le Livret A est désormais rémunéré à 2,40 % depuis le 1er février 2025 (contre 3 % précédemment) ;
- Les comptes à terme 12 mois oscillent entre 1,3 % et 2,3 % selon les établissements.
Les projections pour le 1er août envisagent une nouvelle baisse du Livret A pouvant atteindre -0,7 %.
Cela dit, les niveaux restent bien supérieurs à ceux observés dans les années 2010. Et une stabilisation de l’inflation pourrait prochainement amorcer un palier durable.
Immobilier : premiers signes de stabilisation
Après une longue période de correction (2022-2024), le marché immobilier donne des signes de reprise.
Sur un an, les baisses demeurent visibles, mais la dynamique change :
- Pour l’ensemble de 2024, les prix ont reculé de 2,1 % ;
- Sur le dernier trimestre 2024, ils se sont stabilisés à +0,1 % ;
- Les avant-contrats annoncent une hausse de +0,4 % à fin mai 2025.
Ville par ville, la reprise reste inégale, mais les signaux s’améliorent. La baisse des taux de crédit relance peu à peu les transactions. La prudence reste de mise, mais l’horizon semble se dégager.
Quelles orientations pour les prochains mois ?
Deux grandes questions se posent :
- Le moteur américain (technologies, consommation) est-il en train de caler ?
- L’Europe peut-elle prendre le relais durablement, malgré ses faiblesses structurelles ?
Notre conviction reste inchangée : la réponse passe par diversification et sélection rigoureuse, selon deux axes :
📌 À moyen terme (3-7 ans) :
- Fonds datés à échéance 2030-2031, ou fonds obligataires non cotés (notamment dans les énergies renouvelables).
- Produits structurés / fonds à formule : des solutions encadrées offrant une protection partielle du capital face à la volatilité des marchés actions.
📌 À long terme (8-10 ans) :
- Fonds actions européennes de moyenne capitalisation, à forte orientation ESG, en gestion de conviction (stock picking).
- Poche technologique US conservée en cœur de portefeuille.
- Private Equity : accès à des entreprises non cotées (ETI, PME en croissance), avec un horizon de valorisation long (6-10 ans).
En conclusion
Votre épargne évolue dans un monde toujours plus instable, mais aussi plus riche d’opportunités.
Notre rôle est de la protéger dans les tempêtes, et de la positionner au mieux lorsque les vents sont favorables.
Nous restons à vos côtés pour faire les bons choix, au bon moment.